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Comment bien présenter un animal que vous connaissez personnellement.

Comme bien présenter… nécessite au minimum de s’être présenté. Pour ce faire, nous allons suivre la voie lactée. Là dedans, le je et le nous tentent de se distinguer mais les grains de nos corps sont tel que chaque vague les mélange.

L’animal que je connais personnellement nécessite que je vous présente son habitat, plus exactement sa biocénose (les interactions dans son milieu, sa scène de vie…). Il a le profil d’un petit bâton et il a eu des enfants grâce à moi. Ils m’animent, ils m’habitent, je les hébergent, nous mutualisons nos forces. Nous sommes un peuple nomade.
(Présentation d’une photo des objectifs de production : « Expliquer les objectifs de production laitière au vaches »)
Cette image vaut bien milles mots. Tendons l’oreille. Elle est concentrée (lait concentré).
Alors que tout le monde écoute, aucun son intelligible ne sort. ce détail de dialogue saisit sur le vif, cette tranche de lumière, brasse beaucoup d’air mais pas dans le vent. Nous nous reposons sur ces 7 oreilles pour se tenir éveillé. En un coup d’oeil, nous nous racontons beaucoup d’histoire… Une est écrite là, c’est celle d’une certaine filiation, celle d’une re-production où des choses s’élèvent. Je tente de vous la relater. Ce n’est pas la 3588 que je vais vous présenter, mais le petit bâton qu’une de ses congénères à nourrie et m’a transmis quand j’avais 2 mois. Ilya Ilitch Metchnikov et Henry Tissier ont inventorié cette flore, ils aimaient eux aussi un être comme la 3588.

(montrer la carte d’identité de la 3588)

3588
Je suis née SANS ce petit bâton. Cette fleur animale m’a aidé à renaître. Pendant mes 2 premiers mois, le lait industriel en poudre m’a mis le feu. C’est cet ancêtre qui m’a aidé à digérer, un jour. Je souhaite l’honorer aujourd’hui. Nous avons une multitude d’enfants. En plus d’être leur berceau, leur nourrice, leur bébé, je suis aussi leur lit de mort. Je ne me rappelle plus exactement des contours de ce héros. Cela ne veut pas dire que je ne le connais pas personnellement, c’est juste que je ne me souviens plus très bien de lui précisément. Alors ses enfants m’aident à me souvenir, je remonte ces fil(s) aux génies innombrables. Ce parent n’avait pas de numéro de travail comme la 3588. Même si nous nous sommes présentés, nous n’avons pas les mêmes modes d’échanges. Si vous le voulez-bien baptisons cet ancêtre Archaea et gonflons le ventre en même temps, pour suivre la discussion. (gonfler le ventre et taper dessus pour le faire raisonner sera noté : ((O))

Ces enfants résident ici ou là. Ceux d’ici nous apprennent où résident ceux de là.

(retour obj pro, je montre les estomacs de la 3588 et de TB)

Donc Archaea ((O)) a arpenté ces territoires. Une congénère de la 3588, m’a allaité et archaea ((O)) est arrivé pour me soigner. Le docteur de la famille, monsieur Anina, a dit à ma mère que ce lait pouvait me tuer. Archaea ((O)) m’a permis de digérer la situation.
32 ans plus tard, génération après génération, repas après repas, je saisie ce moment pour faire part de ma reconnaissance à Archaea ((O)).

Je vis en symbiose avec ses enfants. Ils sont comme mes enfants. Ils sont la chair de ma chair. Aujourd’hui, je me dispute (le bout de gras) avec tout ces petits bâtons (pour tout dire ils me font chier). Ils me survivront un peu durant ma décomposition, nous pourrions même partir en feu follet magnifique.
Ensemble, nous flatulons, nous fabulons même.
Quand nous nous oublions, je pète plus haut que mon cul. Ce n’est pas désagréable, cela fait rire grassement mais cela ne fait que du bruit.
Avec les enfants d’Archaea ((O)), nous nous ventriloquons et quand c’est un peu intelligible, là, nous prenons notre pied. Nous sourions même.
Nous nous engageons avec nos tripes pour bien prendre soins les uns des autres. Grâce à cet ancêtre Archaea ((O)), tout les jours j’apprends que nous baignons dans une sorte de yaourt fragile peuplé de bifidobacterium actif. Ne serait ce pas un peu Gaïa ?

à Archaea (Bifidobacterium)