Suite en image de l’exposition pour Polyculture à la ferme du Vernand.

AUTEL

Techniques mixtes. Chutes de marbrier ou déchet de cimetiere.

2011

La ferme d’élevage de Vernand est engagée dans l’agriculture biologique depuis 1992 et produit de la viande (ovin et bovin). Cette ferme se situe dans un paysage de collines. Le plat présente un points de vue très ouvert sur l’alentour. Lors de ma visite le 20 novembre 2010, Madame Janin disait qu’elle n’éprouvait pas de plaisir mais bien au contraire souffrait d’amener l’animal à l’abattoir. Au-delà d’un bon repas, comment rendre honneur à ces animaux ? Aujourd’hui, alors que l’alimentation mondiale devient le théatre de tous nos excès : surpoids par là, émeute de la faim par ici, malbouffe partout et 1/3 de la nourriture produite gaspillée. Il est temps d’inventer de nouveaux rituels qui aideront l’homme a se soigner de sa démesure. La conception d’un autel contemporain, placette de nourrissage pour les animaux sauvages me semble être un objet atypique qui interrogera le public sur son rapport à la nourriture, à ce qu’il en fait. De plus, cet autel, lieu d’offrande pour la nature aurait un rôle tout à fait fonctionnel afin d’utiliser les restes du laboratoire de transformation et solliciter la biodiversité. Les placettes de nourrisages pour oiseaux charognards ou autres animaux comme alternative à un cycle artificiel de destruction des déchets (pré-collecte, transport, enfouissement, incinération, farine animale…) est un expérience qui se développe et qui se multiplie en France et en Europe. L’autel, lui même serait l’agencement de résidus issus des marbreries environnantes ou des cimetières. Il me semble important de relier ainsi l’homme à sa nature mortelle.

FEUX FOLLETS

Techniques mixtes. 4 fûts pehd 120l- 60l avec 2 chambres à air , bec benzène et tuyaux

Le Vernand présente une multitude d’ambiances avec des contrastes très fort. L’étang envasé est un milieu humide fantastique. En lui-même, il est un socle pour l’imaginaire. Cette dernière installation fonctionne en dyptique avec l’autel et elle présente aussi l’énergie immanente des corps. Alors que l’autel offrait à l’espace et aux oiseaux qui le peuplent la possibilité de se ressourcer sur un plan ouvert, à l’étang dans ce lieu stagnant et étouffé, des fûts flottent. Ces bidons envasés contiendraient, eux aussi, des restes du laboratoire de transformation mélangés à du fumier, de la paille et d’autres corps organiques. Ils seraient des mini- methaniseur à échelle domestique permettant de produire du biogaz, ce dernier serait stocké dans les chambres à air (voir schéma). Un réseau de tuyeaux de gaz allié à des anti-retours de flamme et alimentant des lampes à gaz seront positionnés dans l’étang afin de signaler les fûts et contribuant à appuyer l’ambiance fantastique du lieu.

Ces flammes de méthane qui font réference aux feux follets, par leurs propres lumières, valorisent l’énergie contenue dans ces parties que nous considérons être des déchets. L’enjeu est de s’appuyer sur les propriétés matérielles de ces substances et ainsi donner une seconde vie à ces parties d’un tout qui englobe l’animal.