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Demain la faim !

Frédéric Lemaître

Édition Grasset

ISBN : 978 2 246 74221 0

Frédéric Lemaître est éditorialiste au Monde.

À propos :

Introduction : Une courte fiction pratiquant l’anticipation, proche d’une science faction, elle présente dessuite la vision globale de l’auteur.

Chapitre 2 : L’explosion de la demande

« Dans les décennies à venir, l’agriculture va être confrontée à un triple défi :

_Faire face à la croissance démographique tout en respectant davantage l’environnement et en intégrant la raréfaction des énergies fossiles. » p 34

Chap 5 : Des prix plus élevés… et plus instables

« …Il est connu qu’en matière agricole, l’élasticité de la demande est faible. Même quand l’offre diminue, la demande bouge peu. » p 61

« Les spéculateurs à l’affût »

«  Le commerce censé stabiliser les prix, peut en l’occurence produire l’inverse » p 68

« Par ailleurs, échaudés par les déboires des marchés d’actions, les financiers investissent de plus en plus dans l’agriculture. » p 69

Chap 6 : L’eau va manquer

« Au cours du dernier siècle, la population a quadruplé (…) on sait moins que dans le même temps, la consommation d’eau a été multipliée par près de huit,… » p 71

« La bataille pour l’eau tourne déjà au chacun-pour-soi »

« 263 cours d’eau à la frontière entre deux états sur la planète »

« Il faut 1 mètre cube d’eau par jour pour nourrir un végétarien, 4 mètres cubes pour un adepte de la viande blanche et 6 mètres cubes pour un adepte de viande rouge. » p 74

« L’eau assure 40% de la valeur de la production agricole » p 74

« …l’irrigation permet d’augmenter la productivité de l’agriculture mais ne réduit pas toujours la pauvreté. Tout dépend des pays et des systèmes de propriété foncière. » p 75

« l’utilisation de l’eau étant supérieure à la réserve renouvelable » p 76

« …la gestion de l’eau est déjà une source majeure de conflits, à l’échelon local, national voire international. Elle le deviendra aussi entre les activités : entre une voiture dont la construction nécessite 300 000 litres d’eau et un boeuf dont l’alimentation à nécessité 15 000 litres d’eau par kilo, le consommateur devra sans doute choisir… » p 77

« Alors qu’une personne a besoin de 20 à 50 litres d’eau par jour, un Américain en consomme 600 litres et un européen environ 150. » p 78

Chap 7 : Le retour du colonialisme ?

« C’est que le secteur privé n’a pas attendu pour investir et exploiter des terres à l’étranger. Y compris les investisseurs français. L’homme d’affaires Vincent Bolloré est l’un des principaux actionnaires de Socfinal, une discrète société qui gère la bagatelle de 135 000 hectares de plantations en Asie et en Afrique, principalement des palmiers à l’huile et des hévéas. » p 89

« Dans ce scénario, nous assisterions dans les décennies qui viennent à la transformation de paysans en salariés de groupes multinationaux voire d’États étrangers dont les productions risquent d’petre essentiellement destinées aux exportations. Une hypothèse qui serait assez conforme à l’évolution du marché qui transforme massivement les travaillieurs indépendants en salariés et que l’on a déjà vue à l’oeuvre en Amérique latine où les paysans vendent leur force de travail dans les latifundias. »

Chap 8 : L’agriculture coincée entre Monsanto et Wal-Mart

« Les agro-industries sont pourtant la première industries au monde. » p 97

  1. Industrie des intrants

    Vente du Top 10 : 40 milliards de dollars

    Top 5 : Syngenta, Monsanto, Bayer, Basf, Dow agro

  2. Fermes

    Valeur ajoutée : 1 135 milliards de dollars

    450 millions de fermes

    0,5% ont plus de 100 hectares

    85% moins de 2 hectares

  3. L’industrie agroalimentaire

    Ventes du top 10 : 409 milliards de dollars

    Top 5 : Nestlé, Cargill, ADM, Unilever, Kraft foods

  4. Commerçants

    Ventes du Top 10 : 1 091 milliards de dollars

    Top 5 : Wal-Mart, Carrefour, Metro, Tesco, Seven & I (enseigne japonaise)

  5. Consommateurs

    6,5 milliards de personnes

p 101

Chap 9 : Myopie du Nord

« Objectif de la modernité : transformer les pauvres des champs en pauvres des villes qui, peu à peu, finiraient par s’enrichir grâce à la merveilleuse mondialisation. Pendant ce temps, les agriculteurs restés sur place bénéficieraient d’exploitations plus vastes et donc plus productives et plus rentables. » p 103

« De fait, les prêts de la Banque mondiale pour l’agriculture sont passés de 30 % des prêts de la Banque en 1978 à 8 % en 2007. » p 104

« …l’agriculture permet de sortir de la pauvreté, mais c’est même ce qu’il y a de plus efficace. » p107

« Aide et charité bien ordonné » p110

Chap 10 : Le commerce inéquitable

« Le droit à l’alimentation est essentiel (…) La libéralisation du commerce doit-elle, peut-elle s’appliquer à l’agriculture comme aux autres bien marchands ? » p 114

« Le FMI qui a poussé les pays pauvres à privilégier les cultures d’exportation au détriment des cultures locales a sans doute commis une erreur. » p 119

« Les écarts de productivité aggravés par les subventions accordées aux agriculteurs européens et américains… » p 119

« La cause est donc entendue : l’agriculture n’est pas un bien comme un autre et le libéralisme y est pour le moment une chimère. Une politique vraiment libérale ferait-elle le bonheur des plus pauvres ? » p 119-120

Conclusions :

Lamarck, l’un des pères de la biologie, l’avait d’ailleurs prédit dès 1820 :

« L’homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement des moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. »