Triste trophique

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« Comment négocier avec le coypu une filière de valorisation du ragondin. » 

Photographie numérique couleurs contrecollées sur Dibon, 120 x 83 cm

Photographe : Jean-Charles Folliet

Bourse pour le pâté de Coypu

Bourse pour le pâté de Coypu

Conserve

Conserve

Pâté documentaire de myocastor coypus.

15 pâtés de Coypu

Domaine de Chamarande millésime 2012, épreuve d’artiste.

Lettres aux Ambassadeurs

 

Lettre à l’ambassade du Chili et sa réponse

2 impressions couleurs laser sur papier A4 80g

 

 Votre excellence Jorge Edwards,
Monsieur l’Ambassadeur, je suis Thierry Boutonnier, artiste, invité à résider au Domaine départemental de Chamarande dans l’Essonne. Dans le cadre d’un projet artistique, je souhaite rendre honneur à un animal provenant d’Amérique du Sud. Le myocastor coypus (Molina, 1782) ou le Koypu (de la langue mapudungun), désigné sous le nom de ragondin en France, est originaire d’une aire de répartition qui occupe votre pays, le Chili. Ici, le Ragondin est une population marronne. Le Ragondin fut introduit en France pour l’intérêt que présente sa peau dès 1882 (Indre-et-Loire). Il est probable que les populations actuelles descendent de ces premiers individus maintenus initialement en élevages confinés ou en semi-liberté. La crise de 1929 engendra la disparition de l’essentiel de ces élevages, la libération de nombreux sujets et l’introduction volontaire de certains d’entre eux. Un premier rapport montre qu’en 1984, l’espèce avait déjà envahi l’ensemble des bassins du Rhône et de la Garonne. La carte de répartition établie en 1995 la signale sur la quasi-totalité du territoire. Sur le Domaine de Chamarande, nous observons une certaine quantité de Koypu. Le plan de gestion réglementaire de la faune stipule de contrôler cette population, voire même de les piéger activement car ils engendrent des dégâts sur les berges. Après la capture, ils préconisent de les tuer par noyade. Je propose d’autres solutions qui permettent de questionner notre responsabilité vis-à-vis du Koypu et de son histoire sur le continent Eurasiatique. Originaire de votre pays, emmené de force en France pour sa peau, le ragondin est aujourd’hui classé nuisible en France. D’après la Global Invasive Species Database, cet animal est considéré comme l’un des pires envahisseurs de notre planète, et pourtant, cette espèce n’est capable ni de traverser l’Atlantique, ni de faire le tour du monde. En vue d’assumer nos responsabilités et d’éviter de tuer les populations du Domaine de Chamarande, je sollicite de votre haute bienveillance de vouloir accorder à nos Koypus une installation dans votre pays et de lui accorder la liberté que nous lui refusons en France. Je formule aussi cette demande à l’Argentine, au Brésil, à la Bolivie, au Paraguay ou à l’Uruguay. Il ne s’agit pas de ressusciter un mammouth grâce au génie génétique, ni de réintroduire une espèce disparue, non, nous discutons juste de la vie d’un être qui est là. Votre excellence Jorge Edwards, ambassadeur du Chili, je vous prie de sauver au moins l’un de ces individus et de reconnaître notre lourd héritage. Je serais curieux de connaître vos suggestions pour aider cette population du Domaine de Chamarande. À défaut d’une relation renouvelée avec son territoire d’origine, je tenterai d’offrir à Koypu un horizon gastronomique. Dans l’espoir d’une réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma très respectueuse considération. 
Thierry Boutonnier, 
pour le Domaine de Chamarande. 
Chamarande, le 24 avril 2012

 

Réponse de l'ambassade du Chili

 

 

L'homme aux pièges

L’homme aux pièges

Durée : 8min 13se

Vidéo HD

Image/montage/son : Cyril Laucournet

 

Piège vidéo

Piège-vidéo

Vidéo documentaire de myocastors coypus dans son milieu.

Durée : 18min 23s

Image/montage/son : Thierry Boutonnier

Vue de l'exposition

Exposition des « Résidents » à Chamarande (photographie : Laurence-Godart)

13/05-30/09/2012 : « Salons », Domaine de Chamarande, France

 

 

 

 

 

 

27/11-19/12/2012 : « Des animaux », Université Lille 3 / CEAC / École Supérieure d’Art du Nord-Pas de Calais / Dunkerque Tourcoing, France

 

Inspiré par les oeuvres de chasse de Gustave Courbet, l’artiste observe une nature commune où interagissent, sans distinction, écologues, protecteurs des animaux, chasseurs, cuisiniers et ragondins (myocastor coypus). La question de la régulation des espèces animales invasives est celle de la responsabilité de l’activité humaine et de ses modes de consommation.

Il propose de rendre visible ces rapports aux espèces (vidéosurveillance) qui brouille les frontières entre le domestique et le sauvage. Il développe différentes stratégies pour libérer ou modifier le statut de l’animal : négocier un retour au pays d’origine avec les ambassades des pays en question (Chili, Argentine, Bolivie…) ou revaloriser l’espèce en réactivant d’anciennes recettes. Des productions et témoignages de ses recherches sont présentés dans le château et le parc. L’artiste a organisé également un symposium sur l’art cynégétique lors des journées du patrimoine à Chamarande.

http://chamarande.essonne.fr/thierry-boutonnier-2/