Coopérations

Changer. Nous devons changer nos relations avec la nature. Les représentations que nous en avons, largement inconscientes, nous conduisent à des gâchis croissants, écologiques, économiques et sociaux.

p 211, Un éléphant dans un jeu de quilles – Robert Barbault

Dans ce livre, ce grand écologue intitule le chapitre douze : «Faire équipe avec la vie ». Il cite Fairfield Osborn : « L’Homme doit reconnaître qu’il lui faut coopérer avec la nature». Si nous n’avons pas le choix, nous devrions plutôt parler de symbiose. Cependant, ce scientifique sait comment la représentation influe sur nos actes. L’occident déteste le diktat d’aucune nature. L’Homo sapiens (l’Homme savant…une blague.), cet être de symbiose, dépendant des flatulences des bactéries méthanogènes, préfère croire qu’il s’agit d’un souffle démoniaque.

Le projet Vulpes vulpes décrit bien les degrés de coopération dans mon travail. L’intention originelle de toute ces actions, c’est connaître, naître avec. Lauranne Germond et le WWF m’avait commandé un travail sur la biodiversité. Alors, j’ai émis une esquisse. Les renards me sont étrangers. Leurs cadavres et les fables peuplent davantage mes souvenirs d’enfant qu’un de ces êtres vivants. Je voulais en approcher un en ville et raconter mon récit de chasse. Alors, le blog internet : http://www.vulpevulpe.com/blog/, montre le chemin parcouru depuis un dessin au pastel jusqu’au vide de la boîte à fauve. Il rend compte de mes choix. J’ai consulté le web, lu la thèse de Caroline Henry, contacté cette éco-éthologue. Je lui ai proposé de participer au suivi des probables rencontres amoureuses du Renard à Paris. Elle a apporté son expertise. Nous avons demandé à Michel Neff, le forestier du parc de Vincennes, de nous aider. Sylvie Laidebeurre, vétérinaire du parc zoologique de Vincennes, ainsi que les soigneurs, nous ont apporté leurs soutiens. Le partage des bénéfices consistaient à faire des prélèvements sur l’animal et détecter la présence des zoonoses. Il fallait donc connaître d’autre corps. Après neuf mois de discussions avec les divers services de l’État, nous avons obtenue une autorisation de la préfecture de police de Paris pour piéger puis relâcher ces animaux classés nuisibles. C’est goupil qui a donné l’acte final, il a coopéré à sa manière. Il a laissé des traces et les cages vides. J’ai eu le plaisir de photographier un de ces fèces qui démontraient comment, à Paris, le renard développe un comportement commensal et mange aussi du plastique. Le renard n’a pas été équipé d’un collier GPS. Nous ne l’avons pas suivi. L’application pour téléphone intelligent réalisée par un ami, est resté au point mort. Grâce à toutes ces coopérations, nous avons reconnu d’autres liens.