Domestication

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables.

Discours prononcé par Jacques Chirac – Jean-Paul Deléage – 2002.

Cette courte phrase que prononça Jacques Chirac, président de la République française, il la fit en ouverture du discours devant l’assemblée du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. La domestication est lié à l’habitat. Ce président parle de la planète comme d’une maison qui brûle (domus). Les images satellites confirment. L’habitat de l’Homme, aujourd’hui, ce n’est pas seulement le rift africain, les pôles, les continents, les plate formes pétrolières ou les grattes ciels, non, c’est l’ensemble de cet astre froid. L’humanité tente de contrôler à l’échelle nano comme à des années lumières. Nous n’intervenons pas seulement à la surface. Le phénotype n’est pas notre horizon, le génotype est une séquence vers une humanité qui s’élève dans le meilleur des mondes. Le travail ET IN ARCADIA EGO est un système de transhumance urbaine pour le festival des jardins de Lausanne en Suisse. Un cheptel de moutons paît au centre comme en périphérie, en bas des grands ensembles comme en haut des talus du château. Ces êtres lient notre communauté. L’interaction n’est pas univoque. La domestication est un processus paradoxal dont les usages remettent en question la démocratie. Elle convoque des technologies avec des boucles de rétroactions souvent insoupçonnée. Le théâtre de l’agriculture d’Olivier de Serre ou le jardin planétaire de Gilles Clément démontrent comme il est important de considérer notre responsabilité. Mes actions sont de cette nature là et les documents tentent une synthèse.