Vernissage de l’exposition « Le chant des Forêts » Expositions collectives

du 01/10/2022 au 22/07/2023
Forêt de plumes par Thierry Boutonnier – © Thierry Boutonnier
Carbon Catcher par Thierry Cohen – © Thierry Cohen
Canopée par Émilie Faïf – © DR
Songe d’hiver / Peaux et Maléfices par Florian Mermin – © Emilie Mathé Nicolas
Curupira, bête des bois par Félix Blume – © Félix Blume
Déforestation : déterrer les signaux par Fibra – © Juan Pablo Murrugarra / MAC Lima
Them par Romain Bernini – © Romain Bernini
Orant #5 par Beya Gille Gacha – © Nicola Buttignol

« Le Chant des Forêts » est une traversée sensible, visuelle et sonore au cœur des bois. Depuis les racines jusqu’à la canopée, de l’Europe à l’Amérique latine, l’exposition invite à « s’enforester » au plus profond des écosystèmes réels et imaginaires de la forêt.

Comme une polyphonie, Le Chant des Forêts donne à entendre les voix de la forêt, celles des vivants qui la composent et la décomposent, celles des rites et des cultes qui la traversent depuis la nuit des temps, mais aussi celles des humains qui l’habitent et luttent pour les protéger.

À la fois chaîne et maillon de l’écosystème planétaire, source d’oxygène et puits de carbone, aérienne et souterraine, la forêt est vitale pour l’équilibre global des écosystèmes, pour la biodiversité et pour les sociétés humaines qui, depuis des millénaires, comptent sur ses ressources. Lieu de vie pour de nombreux peuples autochtones qui luttent aujourd’hui pour défendre un autre rapport à la nature et au vivant, le « bois » est aussi ce lieu politique, refuge historique pour les libertaires et les résistants. Toutes sortes de créatures, dieux, fées, elfes, sorcières, monstres et démons y cohabitent également et hantent l’imaginaire de la forêt, des mythes d’Amazonie aux légendes de Brocéliande. Objet de crainte ou havre de paix, la forêt véhicule une multitude de récits et de savoirs qui nous renvoient aux confins de l’humanité.

Pourtant, la forêt est devenue en quelques décennies le symbole et le point de convergence des convoitises, des catastrophes environnementales et des luttes qui agitent le monde contemporain en crise.

Les forêts parlent, elles chantent et nous enchantent. Elles crient aussi. Elles appellent et interpellent. Les dix artistes de l’exposition Le Chant des Forêts nous invitent à composer ensemble cet appel du vivantpour le droit au merveilleux et à la beauté du monde, depuis la forêt-refuge, là où germent les résistances et où bourgeonnent les expressions en marge, là où fleurit cette liberté sauvage et furtive qui s’exerce loin des regards et loin de la ville, là où se plante le monde de demain.

Vous pénétrez dans une clairière baignée des Chants d’oiseaux de la forêt de Białowieża en Pologne, enregistrés par le compositeur audio-naturaliste Fernand Deroussen en lien avec le Muséum national d’Histoire naturelle. Ils viennent donner vie à la grande photographie issue de la série Carbon Catcher de Thierry Cohen prise dans cette même forêt. Rejoignez la nuée et survolez à présent la cime des arbres à travers l’univers magique de la Canopée d’Émilie Faïf. Rejoignez le sol en descendant de branche en branche et creusez jusqu’aux entrailles de la forêt, mis en lumière par un atlas racinaire. Gare à vous, vous pourriez tomber nez à nez avec l’araignée géante Songe d’hiver de Florian Mermin

À l’orée de la grotte qui s’ouvre, vous passerez sous la Cabane de Tatiana Wolska et y ferez peut-être une pause réconfortante avant de poursuivre votre chemin… car la suite du parcours est peuplée de créatures étranges de la forêt, à commencer par la mystérieuse Curupira, bête des bois d’Amazonie de Félix Blume. Le temps de reprendre vos esprits, vous vous laisserez de nouveau surprendre par l’univers énigmatique de Florian Mermin, habité par ses œuvres Peaux et Maléfices qui semblent tout droit tirées des contes de votre enfance.

Laissant derrière vous la forêt hantée par ses mythes et légendes, vous serez attiré par les échos de l’installation Déforestation : déterrer les signaux du collectif péruvien Fibra. Vous serez vite immergé dans un dédale de sculptures en mycélium qui, au rythme de la déforestation de la forêt péruvienne de Ucayali, libèrent sons, odeurs et lumières.

Dans une alcôve, vous pourrez initier un dialogue avec les trois grands arbres de la série Them de Romain Bernini qui imposeront calme et sérénité. Vous ferez également la connaissance de l’Orant #5 de Beya Gille Gacha, qui, par un échange de regard, vous racontera son histoire et ses rêves pour planter le monde de demain.

Entre les arbres de la Forêt de plumes de Thierry Boutonnier, est disposée une belle nappe de plumes blanches sur laquelle trône une montagne de nuggets. De l’arbre à la plume, vous comprendrez que la déforestation est directement reliée à l’élevage intensif de volailles et qu’elle se joue, au quotidien, dans votre assiette.

 

Commissariat : Lauranne Germond – COAL / Scénographie : Benjamin Gabrié