Jean Ziegler, L’EMPIRE de la HONTE, date 28.11.2007, Éditeur Fayard, EAN / ISBN : 9782253121152

Préface : (…) la FAO, qui donne ces chiffres, affirme que l’agriculture mondiale, dans l’état actuel du développement de ses forces de production, pourrait nourrir normalement (soit à raison de 2700 calories par jour et par adulte) 12 milliards d’être humains. Nous sommes aujourd’hui 6,2 milliards sur Terre. Conclusion : il n’existe aucune fatalité. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. p18

Première partie. Chap 1 : Lumières

« J’ai honte de l’insulte qui est faite à l’autre et qui, de ce fait, est infligé à mon honneur d’être un homme. L’empire de la honte a pour horizon le déshonneur infligé à tout homme par la souffrance de ses semblables. » p26

Chap 2 : La rareté organisée

« …les sociétés transcontinentales privées de l’industrie, de la banque, des services et du commerce. (…) J’appelle cosmocrates ces nouveaux seigneurs féodaux. Ils sont les maîtres de l’empire de la honte ». p45

Deuxième partie. Des armes de destruction massive. Chap 1 : « La dette »

« Entre 800 000 et 1 million de femmes, de nourrissons, d’enfants, d’adolescents et d’hommes tutsis (et hutus au sud) furent ainsi massacrés en cent jours. Sous l’oeil impassible des casques bleus des Nations unis. De 1990 à 1994, les principaux fournisseurs d’armes et de crédits au Rwanda avaient été la France, l’Égypte, l’Afrique du Sud, la Belgique et la république populaire de Chine. les livraisons d’armes égyptiennes étaient garanties par le Crédit Lyonnais. L’aide financière directe venait surtout de la France. De 1993 à 1994, la république populaire de Chine avait fourni 500 00 machettes, payées sur crédit français, arrivaient encore par camions, venant de Kampala et du port Mombassa, alors que la Génocide avait déjà commencé.

(…) Le nouveau gouvernement a hérité d’une dette extérieure d’un peu plus  d’un milliard de dollars. (…) le cartel des créanciers refusa finalement tout arrangement, menaçant de bloquer les crédits de coopération et d’isoler financièrement le Rwanda dans le monde.

C’est ainsi que les paysans rwandais, pauvres comme Job, et les rares rescapés du génocide s’échinent aujourd’hui encore à rembourser, mois après mois, aux puissances étrangères les sommes qui ont servi aux massacres.

L’expression « dette odieuse » a été forgée par Éric Toussaint.

(…) doivent être considérées comme « dettes odieuses » toutes les dettes extérieures des pays du tiers-monde qui induisent le sous-développement économique, la réduction des populations au servage et la destruction des êtres humains par la faim. » p127-128

Chap 2 : « La faim »

« Le massacre par la sous-alimentation et par la faim de millions d’êtres humains reste le principal scandale du début de ce troisième millénaire. C’est une absurdité, une infamie qu’aucune raison ne saurait justifier ni aucune politique légitimer. Il s’agit d’un crime contre l’humanité indéfiniment répété. » p129

Quatrième partie, Brésil : les voies de la libération. Chap 3 : Le spectre de Salvador Allende

« Cette stratégie exclut la réforme des structures d’oppression. Mais elle nourrit les pauvres. » p255.

Cinquième partie : La reféodalisation du monde.

Chap 1 : « Dette et faim, faim et dette constituent un cycle meurtrier apparemment sans issue. Qui l’a initié ? Qui le maintient en mouvement ? Qui en tire des profits astronomiques ? …les féodalités capitalistes. (52% du PIB de la planète. 58% d’entre elles sont originaires des États-unis. Ensemble, elles n’emploient que 1,8% de la main d’oeuvre mondiale. » p259

Chap 3 : Briser la concurrence déloyale du vivant.

« … J’ai vue mon grand père… il prélevait des grains pour les semences d’hiver. Pour les cosmocrates de Monsanto, cette idée relève aujourd’hui tout simplement du cauchemar. »

Chap 5 : Casser les syndicats

« Le secteur le plus dynamique n’est plus l’alimentation humaine, mais celles des animaux de compagnie. ».. p 315

Épilogue : Recommencer

« Mon livre pose un diagnostic.(…) La guerre pour la justice sociale planétaire est à venir. » p344

C’était un diagnostic AVANT « la crise » financière  de 2008,

C’était le 2 avril, soit plus de 3 mois avant que l’état de Famine soit déclarée le 20 juillet 2011 :

CORNE DE L’AFRIQUE : 5,2 MILLIONS DE PERSONNES SOUFFRENT DE LA FAIM, SELON LE PAM

New York, Apr  2 2011  4:50PM

Le nombre de personnes souffrant de la faim dans la Corne de l’Afrique ne cesse d’;augmenter, a indiqué samedi le Programme alimentaire mondial (PAM).   « En cause : la sécheresse, l’envolée des prix du pétrole et des denrées alimentaires, ainsi que le conflit. Le PAM prévoit de venir en aide à 5,2 millions de personnes. De plus en plus de personnes ont besoin d’aide dans la Corne, et nous suivons de près la portée et les conséquences des longues pluies annuelles qui s’étendent de mars à mai », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran. La sécheresse a débuté à la suite d’;une mauvaise saison des pluies d’;octobre à décembre, l’année dernière, dans les zones Est de la Corne de l’Afrique, poussant 1,4 millions personnes dans l’insécurité alimentaire. Un chiffre qui pourrait augmenter si les « pluies longues » – qui s’étendent de mars à mai – sont faibles.

« Je me réjouie que les exploitants locaux des zones d’;abondance agricole de la région vendent leurs produits au PAM afin d’aider les populations les plus pauvres dans les zones affectées par la sécheresse. En 2010, le PAM a acheté de la nourriture pour un total de 139 millions de dollars au Kenya, en Ouganda et en Éthiopie », a souligné.

« Les prévisions pour les précipitations dans les zones Est de la Corne sont inquiétantes, surtout lorsqu’on les met côte à côte avec la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole, et le conflit.  Si les dernières prévisions météorologiques, selon lesquelles les longues pluies seront en dessous des normales saisonnières, sont correctes, la crise devrait empirer dans ces zones. C’est une des raisons pour lesquelles je suis actuellement à Nairobi afin d’évaluer la situation et de consulter les experts », a-t-elle ajouté.

Les prix alimentaires s’envolent dans les régions qui dépendent des pluies ponctuelles pour leur production agricole. Le prix du maïs a augmenté de 25% à 120% dans certaines régions reculées de la Corne de l’Afrique. Selon les prévisions du PAM, les prix des céréales augmenteront de 40 à 50% au cours des six prochains mois.

La hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole intensifie la pression sur les plus démunis, dont la plupart ne s’est pas encore remise de la rude sécheresse régionale qui a touché la Corne entre 2007 et 2009.

À ce jour, le PAM n’a que 44% des ressources nécessaires pour nourrir les 5,22 millions de personnes au Kenya, en Somalie, à Djibouti et dans la région de Karamoja à l’est de l’Ouganda, pour la période qui s’étend d’avril jusqu’en septembre prochain.

« Ce déficit budgétaire risque d’entraver nos efforts pour fournir des vivres à ceux qui en ont le plus besoin », a conclu la Directrice exécutive du PAM.